Thématique 1
Enjeux de transmission : histoire(s), culture et transfert
Responsables :
Catherine Matha (MCF-HDR) et Muriel Bossuroy (MCF)
Enjeux de transmission : histoire(s), culture et transfert
Responsables : Catherine Matha (MCF-HDR) et Muriel Bossuroy (MCF)
Ce pôle de recherche est traversé par l’investigation des dimensions historiques du sujet ; l’histoire du sujet, qu’elle soit prise dans les enjeux événementiels de l’Histoire ou celle plus subjective du parcours de vie, inclut la culture d’appartenance, la rencontre des cultures comme les diverses modalités de soins. Ces dernières s’inscrivent dans une référence partagée à la dynamique du transfert qui témoigne de la façon dont la relation psychothérapeutique devient progressivement une histoire relationnelle participant à la fonction soignante de la rencontre transférentielle. Qu’il soit question de la relation à un groupe, de pluralité d’environnements culturels ou d’un lien transférentiel, cet axe de recherches relie le normal au pathologique, sous-tendu par la transmission d’idéaux partageables.
La compréhension du sujet et de son histoire ouvre sur l’investigation des origines et sur la compréhension de ce qui se joue dans l’interaction entre le sujet et son environnement ; que ce soit par l’histoire d’une culture, par l’entremise du transfert et ses effets historicisants, ou par la groupalité comme enveloppe source de récits sur ses origines, nous soutenons par ces travaux une transmission de débats contradictoires, pluriels, au sein de notre champ et des disciplines affiliées. L’histoire permet de recontextualiser le cadre des propositions et des hypothèses mobilisées par le matériel découvert et concerne une triple dimension, clinique, théorique et biographique ; ou encore l’histoire ouvre la perspective d’entrevoir une époque, ses normes et ses codes, et d’éviter ainsi toute caricature, théorique comme humaine.
Thématique 2
Corps, créativité, langage
Responsables :
Marie-Christine Pheulpin (MCF-HDR) et Alix Seigneuric (MCF)
Corps, créativité, langage
Responsables : Marie-Christine Pheulpin (MCF-HDR) et Alix Seigneuric (MCF)
Cette thématique souhaite articuler un ensemble des préoccupations transversales dans les travaux des EC de l’UTRPP. Les trois notions définissant cette thématique renvoient cependant chacune à des recherches spécifiques indépendantes les unes des autres, mais peuvent également donner lieu à des articulations dans une perspective interdisciplinaire. Cette indépendance et/ou articulation sera dégagée au fil de la présentation ci-après.
Le corps : Corporéité, image du corps, manifestations corporelles du symptôme sont, d’une part, interrogées dans le cadre de la psychopathologie psychanalytique et des grands syndromes qui la composent (névroses, psychoses, états limites, maladies psychosomatiques, perversions). D’autre part et plus spécifiquement, le corps blessé, traumatisé, handicapé exige un point de départ épistémologique différent où les modèles théoriques de la psychopathologie sont réinterrogés à la lumière du dialogue interdisciplinaire. Ainsi plusieurs enseignants chercheurs du laboratoire développent des projets ayant pour objectif d’étudier les conséquences psychiques du traitement de maladies somatiques et/ou de dispositifs médicaux de haute technicité (dépistage précoce, transplantations d’organes, etc.), et utilisent les modèles théoriques et la conceptualité psychanalytiques pour en rendre compte (narcissisme, construction du corps érotique, identifications, etc.). Ces projets se conçoivent nécessairement dans un dialogue avec la médecine et ses acteurs (équipes médicales et soignantes), y compris quant aux dispositifs méthodologiques à construire (méthodes qualitatives, méthodes projectives).
La créativité : Les manifestations psychopathologiques sont aussi à interroger comme effets du malaise dans la civilisation, et témoignent d’une créativité à la fois individuelle, collective et transculturelle constituant à ce titre un objet de recherche spécifique. Mais la créativité se manifeste également dans ses formes les plus électives, à savoir des productions artistiques variées qui actualisent une potentialité créatrice traduisant différents niveaux de sublimation de la souffrance psychique. Ces formes multiples de la créativité constituent nécessairement des objets de recherche pluridisciplinaires, le dialogue avec les sciences sociales, anthropologiques et politiques ayant dans ce contexte une pertinence particulière. Enfin l’articulation entre corps et créativité est clairement identifiable dans certains projets de recherche, en psychopathologie notamment (scarifications, tatouages et états limites par exemple), mais également avec la médecine où l’appropriation psychique du corps malade exige une subversion libidinale comme telle créatrice d’un autre, d’un nouveau corps.
Le langage : La modélisation de la compréhension de textes (écoute ou lecture) nécessite de comprendre quels sont les facteurs langagiers et cognitifs impliqués et quels liens ils entretiennent entre eux. Parmi ces facteurs, l’anaphore, la cataphore ou encore la métaphore sont des opérations linguistiques qui jouent un rôle important dans la construction de la représentation. Dans une perspective relativement nouvelle et paradoxale au premier abord, les difficultés ou les troubles peuvent également éclairer une potentialité créative du fonctionnement psychologique, notamment concernant la dyslexie. Ce regard porté sur les mécanismes compensatoires élaborés à la faveur d’un trouble du langage ne peut avoir la portée suffisante que dans une approche pluridisciplinaire et complémentariste associant des chercheurs en psychologie cognitive, clinique, psychopathologique et sociale. Les liens entre langage et corps seront également explorés dans le cadre général de la cognition incarnée qui postule l’implication intime des systèmes sensori-moteurs dans la compréhension du langage.