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L’obésité est une pathologie multifactorielle qui nécessite une prise en charge pluridisciplinaire, intégrant des dimensions médicales, diététiques et psychologiques. Cependant, dans le cadre institutionnel, cette prise en charge repose essentiellement sur des indicateurs quantitatifs : réduction pondérale, objectifs chiffrés et protocoles standardisés. Cette approche biomédicale prédominante tend à reléguer au second plan la subjectivité du patient, son vécu corporel et les conflits psychiques sous-jacents à son rapport à l’alimentation. L’accompagnement proposé en Hôpital de Jour s’inscrit souvent dans une temporalité courte, ce qui limite la possibilité d’un travail psychothérapeutique approfondi et oriente les soins vers une logique d’efficacité. Cette dynamique engendre une rupture thérapeutique, où la continuité du soin au-delà de l’institution demeure insuffisamment articulée. Dans ce contexte, notre travail de recherche vise à introduire une approche psychodynamique au sein d’un cadre institutionnel, afin de proposer un suivi qui ne se réduise pas à la gestion du symptôme mais prenne en compte le rapport du patient à son corps et à l’objet alimentaire.

Notre réflexion s’appuie sur une étude longitudinale menée en ambulatoire auprès de patients obèses présentant un Trouble du Comportement Alimentaire. À travers l’analyse du matériel clinique, nous interrogeons la fonction du symptôme alimentaire au-delà de sa simple dimension comportementale, en l’envisageant comme un compromis psychique, où la conflictualité du sujet se traduit. 

Dans cette perspective, la prise en compte de la dynamique psychique est essentielle pour repenser l’accompagnement du patient en institution. L’intégration d’un regard psychodynamique permet ainsi de replacer l’écoute et l’élaboration psychique au cœur du parcours de soin, en offrant au sujet la possibilité de donner du sens à son symptôme.