Thèse soutenue par Alexandra Vasquez d’Almeida et dirigée par Anne Bourgain, membre associé UTRPP Paris 13, Université de Montpellier.
Composition du jury
Eric Bidaud, Professeur, Université Paris 7
Alain Abelhauser, Rapporteur de la thèse, Professeur, Université de Rennes 2
Denis Mellier, Rapporteur de la thèse, Professeur, Besançon, Université de Franche Comté
Anne Bourgain, Directrice de la thèse, membre associé UTRPP Paris 13, Université de Montpellier
Résumé de la thèse
Se tuer, se punir, se laisser tomber, ce sont autant de manières de traduire en actes ce que le sujet ne peut pas dire. Sous l’emprise de son héritage et des énoncés qui l’ont fait exister et l’ont laissé tomber dans ce monde, ce sujet est en quête de son histoire, voire de son destin, cette puissance parentale si encombrante qui donne le sens tragique et d’anticipation à l’existence. Bien que la mort ait ce caractère négatif, vide de contenu, elle n’en implique pas moins la disparition du sujet : l’énonciation de la mort dénonce. Le suicide constitue un paradoxe existentiel caractérisé par cette économie unique entre jouissance et auto-punition. Notre relation au destin est un travail d’écriture qui engage le sujet, l’acte de commencement et la hâte de sa fin. Voici l’un des constats cliniques : l’individu meurt de ses conflits internes. Cette thèse propose une réflexion théorique à travers différentes études cliniques qui ont surgi d’une pratique aux urgences psychiatriques avec une approche trans-nosographique. Le sadisme originaire montre cette tendance cruelle et agressive envers nous-mêmes. Les fantasmes masochistes expriment le sentiment de culpabilité, comme si le sujet avait commis un crime qui devait être expié par la douleur ; par la culpabilité inconsciente nous identifions ce besoin de punition. Cependant, il n’y a pas d’impulsion suicidaire sans impulsion meurtrière. L’injonction de mort travaille comme un mot d’ordre qui oblige le sujet à sortir de la scène sans oublier la complexité de ce qui d’un point de vue économique implique la satisfaction libidinale d’un suicide. Cette part d’énigme demeure un réel défi pour la psychanalyse, toutefois le sujet peut compter sur elle pour une autre écriture de son histoire. Comme une valse à mille temps, qui s’offre encore le temps, de s’offrir des détours du côté de l’amour, nous avons la conviction que le destin est muable et la subversion du sujet toujours possible.